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Journaliste Appolinaire Ngolongolo: la diaspora congolaise face à la problématique de la modification ou du changement de la constitution.

Ile-de-France, Congo-Kinshasa (République Démocratique du Congo), diaspora et Congo-Brazzaville (République du Congo). Le journaliste et écrivain congolais Appolinaire Ngolongolo (Congo-Brazzaville) est sollicité par des diverses personnalités et des sphères du grand public, ici dans la diaspora, pour ses réflexions sur le changement ou non de la constitution.
Le Magazine Ngambo Na Ngambo a fait la même démarche en direction de ce panafricain résidant dans la région parisienne. Nous l’avions rencontré la toute première fois dans les années 90, dans le quartier La Plaine St Denis, à la radio Fréquence Paris Plurielle 106.3 FM grâce à l’émission culte “Tam-Tam Magazine” d’un journaliste de référence, monsieur Nzunga Mbadi (doctorat en journalisme et ancien de la télévision nationale du Congo-Kinshasa). “Ngonga ebeti na ngambo na ngambo ya ebale ya Congo mpe lokito eyokani awa na ekolo France. Mopanzi nsango Appolinaire Ngolongolo akomi maloba maye”.


Diaspora congolaise face…par Appolinaire Ngolongolo.


“Le processus démocratique dans les deux Congo n’est pas né à la suite de farouches revendications internes. Il a fallu attendre, comme les autres pays africains un bouleversement politique externe, c’est-à-dire la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989, la réunification de l’Allemagne le 3 octobre 1990 et l’effondrement de l’Union soviétique et des régimes communistes des pays de l’Est en 1991, pour que les revendications au multipartisme se réveillent. Un autre événement planétaire est à prendre en compte, c’est la libération de Nelson Mandela le 11 février 1990 et la fin de l’Apartheid en Afrique du sud.

 

Dans les deux Congo, le mouvement de revendication démocratique au début hésitant s’est vite transformé en mutation politique. Cette transformation imprévisible, révèle le profond malaise qui minait les régimes politiques en place, l’un pro-soviétique au Congo et l’autre pro-occidental au Zaïre. Cependant, deux points communs les unis, se sont les méthodes staliniennes de répression et le culte de la personnalité du chef de l’État.

 

Pour exorciser les vieux démons de la dictature, les deux pays vont adopter le principe de la conférence nationale. Au Zaïre, le régime du maréchal Mobutu déclenche des manifestations et des émeutes dans le pays. Le 24 avril 1990 le maréchal président abandonne le système de parti unique et instaure le multipartisme. Une figure marquante de l’opposition Etienne Tshisekedi prend la tête du gouvernement de transition. Affaibli et malade, le maréchal Mobutu est toujours aux commandes du pays. Même si la conférence nationale s’éternise, le pluralisme politique fait son chemin.

 

Au Congo-Brazzaville, c’est en 1991 que la classe politique met en pièces l’ancien régime du Parti unique, dirigé par le colonel Denis Sassou Nguesso. La conférence nationale souveraine débouche sur la mise en place d’un gouvernement de transition, dirigé par André Milongo et par la suite, sur l’adoption d’une nouvelle constitution en 1992. Les élections démocratiques de la même année conduisent à la présidence le président Pascal Lissouba. Mais en 1997, à la fin du mandat de Pascal Lissouba, une guerre civile fratricide reconduit au pouvoir le général Denis Sassou N’Guesso qui va gouverner à nouveau le pays d’une main de fer comme à l’époque du parti unique. En 2002, il fait adopter une nouvelle constitution taillé sur mesure et remporte les élections présidentielles. En 2009, il est réélu pour un dernier mandat qui prendra fin en 2016. Mais le PCT, parti au pouvoir s’est prononcé pour le changement de la constitution pour lui permettre de se représenter.

 

Au Zaïre, le maréchal Mobutu s’accrochant au pouvoir et le processus démocratique patinant, les troupes de l’AFDL (L’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo) dirigées par Laurent Désiré Kabila, soutenues par le Rwanda de Paul Kagame marchent sur Kinshasa et prennent la capitale le 7 mai 1997. Le maréchal Mobutu s’enfuit. Le Zaïre redevient la République Démocratique du Congo. Quatre ans plus tard, le 16 janvier 2001 le président Laurent Désiré Kabila est assassiné. Son entourage opte pour une succession dynastique et désigne son fils Joseph Kabila président par intérim. Cinq ans plus tard, Joseph Kabila organise et remporte l’élection présidentielle du 29 octobre 2006. Le 28 novembre 2011, il est réélu pour un dernier mandat qui s’achèvera en 2016. Mais cette réélection est très contestée par l’opposition. Dans son entourage, une modification de la constitution ne semble pas à écarter pour lui permettre de se représenter.

 

Comme nous pouvons l’observer, l’espoir suscité par le multipartisme a été de courte durée dans les deux Congo. Si cette euphorie démocratique a été inspirée de l’extérieur, comme nous l’avons souligné, que pouvait-on attendre d’un mouvement qui n’avait pas encore sur le terrain des racines bien implantées ? Pour preuve, le processus semble être constipé par des velléités de modification ou de changement de la constitution, pour permettre aux présidents en place de s’éterniser au pouvoir.

 

Cela n’a-t-il pas été une illusion pour les Congolais, de prétendre trouver au moyen des conférences nationales et le multipartisme, des solutions aux problèmes du sous-développement ? Le mal n’est-il pas plus profond, pour que ces deux concepts détiennent à eux seuls les remèdes nécessaires ? On pourrait cependant reconnaitre, que cela a tout de même permis de nettoyer le paysage politique. Mais, des interrogations pertinentes attendent des réponses sur ce cheminement chaotique vers la démocratie et le progrès.

 

Quel est l’apport, l’engagement et la contribution de la diaspora congolaise dans ce processus démocratique qui dérape ? Jusqu’à ce jour, la diaspora sur qui les compatriotes sur le terrain ont placé leur espoir, semble ne pas avoir posé des actes décisifs et concrets. Pourtant sur le plan international, depuis le premier sommet États-Unis Afrique du 4 au 6 août 2014 à Washington et le 15è sommet de la Francophonie du 29 au 30 novembre 2014 Dakar, les présidents Barack Obama et François Hollande se sont clairement exprimé, sur le respect des règles constitutionnelles, la bonne gouvernance, l’alternance politique et le développement économique et social du continent africain”.

 

 

Appolinaire NGOLONGOLO. Journaliste, écrivain

 

En langue internationale Lingala. “Ngonga ebeti na ngambo na ngambo ya ebale ya Congo mpe lokito eyokani awa na ekolo France.Mopanzi nsango Appolinaire Ngolongolo akomi maloba maye”(“La cloche a sonné d’une rive à l’autre du fleuve Congo et les retentissements ont été entendus en France. Le journaliste Appolinaire Ngolongolo a mentionné ces lignes”.