Paris: interview avec Claude Ribbe lors du 223ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage.

Le 223 ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage a été célébré localement à Paris, devant le monument au général Dumas. Et comme on dit en République Démocratique du Congo(RDC) :«ebale bakanga yango na nsinga te[1]» (en langue internationale «on ne peut pas ficeler les eaux du fleuve». Cela veut dire que l’impact de cette manifestation est et sera dans des têtes des millions des gens, y compris pour des populations de deux Congo.

Nous avons interviewé un éminent témoin de cette cérémonie parisienne du 4 février 2017.C’est monsieur Claude Ribbe, un historien, philosophe,réalisateur de cinéma et écrivain français connu. Il est à l’initiative de cette manifestation quia de l’envergure chez beaucoup de jeunes leaders africains sur le continent Afrique.”Ils ne pouvaient pas venir vu les complications du visa français”, nous a dit un critique littéraire de la province de Mai Ndombe(RDC).

Des journalistes de la diaspora africaine en Europe évoquaient déjà suite à des réalisations charismatiques de l’intellectuel Claude Ribbe, la date du 4 février de ce jour sacré de l’An 1794 où des Noires et Noirs esclaves et déportés avaient imposé aux Blancs concernés (officiels et colons blancs esclavagistes-racistes), leur droit humain à être des femmes et hommes libres au même titre que des Blanches et Blancs.

Lors des échanges avec l’assistance en présence du journaliste congolais Nzunga Mbadi, des faits évoqués par des personnes sur cette place, montrent la force de l’esprit dans les têtes de millions de gens par rapport à cette date de l’abolition de l’esclavage dans la partie française de l’île de Saint Domingue. Cette partie était devenue la première république noire dans un monde qualifié “occidental” grâce aux combats armés et victorieux de ces femmes et hommes noirs. C’est l’actuelle République d’Haiti. Notre reportage à Paris. « Lisakoli na Paris mpo na milulu ya 4 février 2017, na esika ya ekeko ya soda monene Dumas. Kokundola mbula nionso 4 février 1794: moindo asilisa bowumbu na ye »[1].

 

4 février 2017, arrivée à 17H52 au métro Malesherbes: une invitation à l’attention du monde.

Une consoeur soudanaise rencontrée jadis dans la Jamahiriya Libyenne nous avait dit qu’il est plus productif de savoir s’expliquer et chercher à comprendre pourquoi ces Africains en sont venus à se sensibiliser autour de cette manifestation lancée par le Français Claude Ribbe malgré l’absence de différents gouvernements africains ou de leurs programmes. Nous arrivons à 17H52. Notre couverture médiatique a été une priorité. L’état d’esprit oblige .

Un état d’esprit qui s’installe dans des catégories des jeunesses montantes ayant des réseaux dans l’avenir politique non seulement dans les deux Congo, au Gabon, en Afrique du Sud, au Cameroun… L’interview avec Mr.Claude Ribbe a été notre priorité:

 

 

Du 4 février 1794 au 4 février 2017, l’association des amis du général Dumas et monsieur Claude Ribbe avec le soutien du site www.une-autre-histoire.org, la parole a tracé l’histoire du passé dans la Caraïbe jusqu’à cet événement important que le Magazine Ngambo Na Ngambo a fait un long déplacement ce samedi 4 février 2017 à 18H.
Nous vous livrons ces lignes écrites par le communiqué de presse de l’organisateur Claude Ribbe que notre rédaction centrale-Europe, à Genève avait reçu.

Voici ces extraits du document : « Voici 223 ans, prenant acte de la révolte victorieuse des hommes et des femmes mis en esclavage dans la partie française de l’île de Saint-Domingue (depuis République d’Haïti) la convention nationale abolissait l’esclavage et reconnaissait la citoyenneté à tous les habitants des colonies, sans distinction de couleur. Aucune indemnité n’était accordée aux esclavagistes. En mai 1802, Napoléon Bonaparte allait rétablir l’esclavage, perdant la colonie de Saint-Domingue et noyant la résistance héroïque de la Guadeloupe dans un bain de sang. L’esclavage ne devait être définitivement aboli qu’en 1848, moyennant une indemnité pour les colons. Même si l’abolition de 1794 a été imposée par la révolte des victimes, il s’agit d’un acte qui fait honneur à la République et fixe ses principes fondateurs. Toute personne qui aspire à obtenir la nationalité française déclare adhérer aux valeurs de la Révolution. L’abolition de l’esclavage raciste d’État, encouragé depuis 1627, avec l’aval de Richelieu, codifié en 1685 par Louis XIV, fut l’un des acquis les plus significatifs de la Révolution et donc figure au nombre des valeurs les plus sacrées de la République française.

Pourtant, cet événement fondamental, qui universalisait la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, semble avoir été effacé sinon de l’histoire de France du moins de la mémoire nationale. Pour réparer cette injustice, l’association des amis du général Dumas, depuis le 4 février 2014, renouant avec une tradition qui remonte à 1795, et qui a été officialisée dès 1798, organise la commémoration qu’imposent l’honneur, la dignité, l’équité et le bon sens.

C’est pourquoi il est important de se rassembler symboliquement, une fois de plus, le 4 février 2017, à 18 heures, place du général-Catroux, Paris 17e. En mémoire des millions d’Africaines et d’Africains arrachés à leur terre, déportés, massacrés, violés, déshumanisés, tués au travail dans des conditions génocidaires, réduits, par la violence d’une législation monstrueuse, à la condition d’esclaves, mais qui toujours, pour ne jamais se départir de leur humanité, résistèrent jusqu’à la mort ou jusqu’à ce que la liberté leur soit enfin reconnue ».

Mr. Claude Ribbe (au milieu) et le journaliste Nzunga Mbadi(lunettes).

Mr. Claude Ribbe (au milieu) et le journaliste Nzunga Mbadi(lunettes).

 

Des leçons de cette manifestation par les temps qui courent.

Des analyses ont été partagées (la liberté acquise par les esclaves eux-mêmes, les crimes de sang et crimes contre l’humanité du dictateur-empereur français français Napoléon 1er, les actions très profondes et nécessaires signées Claude Ribbe…). Des constats sur un héritage de la traite négrière malgré la date du 4 février 1794 la même période sont à peu près les mêmes sur cette Place du monument au général Dumas et dans des divers milieux de ces jeunes dans les deux Congo (néo-colonisation qui veut tout contrôler, racismes anti-noirs).

Il est intéressant de creuser toujours plus sur cette date du 4 février, l’abolition de l’esclavage. A ces élites politiques de faire attention aux messages qu’elles émettent. Des positions des élites dominantes dans les capitales africaines concernées ou de la France officielle, sont vécues plus comme une attitude pour se donner bonne conscience que de vouloir réellement changer les choses.

« Cette soirée s’est passée devant ce monument où des des délégations des gouvernements africains en visite officielle en France, devraient se rendre pour un recueillement » confie quelqu’un à notre média.

Le froid parisien sous un ciel nuageux était clément ce 4 février 2017. Et certaines personnes ont trainé un peu le pied au lieu de partir car la manifestation avait bouclé la boucle. Cette manifestation qui doit se renouveler chaque année à cette date du 4 février, s’est installée dans des têtes pour mieux se comprendre plutôt que de se rejeter. C’est un événement qui mérite la présence des nombreux médias africains prochainement.
Ainsi en synergie avec des gens au Congo avec ce qui se passait sur cette place de Paris, notre média panafricain a vécu que cette date du 4 février n’était plus à contenir dans l’entre soi ou le vivre politiquement “franco-français” (France métropolitaine et Antilles).

 

 

Lilo Miango/Rédaction de Paris. Photo, devant le monument au général Dumas, 4 février 2017: copyright Magazine Ngambo Na Ngambo.

 

(1) Phrases en langue internationale Lingala car nos journalistes congolais de notre réseau participent aussi à la promotion des langues africaines depuis le 7 février 1981 bien avant la décision de l’Onu sur la journée mondiale de la langue maternelle.