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Le journaliste Robert Kongo/Le Potentiel et «RDC: la diaspora face à la faillite du pouvoir».

Campagne permanente pour la visibilité des médias et journalistes congolais de l’Europe(1): le journaliste Robert Kongo (doctorat en journalisme dans une université française, professeur d’université chez les étudiants congolais appelés à devenir des journaliste et producteur-présentateur-journaliste dans une radio propriétaire d’un Département français) a publié cet article dans Le Potentiel, un journal de la ville de Kinshasa: RDC : LA DIASPORA FACE A LA FAILLITE DU POUVOIR.

« Mosala ya koyebisa ba mpanzi nsango mpe ba etonga ya bampanzi nsango awa na poto ekelama na bana ya ekolo Kongo. Kotanga mpe koyebisa maye Robert Kongo awuti kokoma mikolo mileki »*.

Le journaliste congolais Kongo évolue en France, un pays européen qui comprend dans son «paysage des médias hexagonaux», une présence active des médias et journalistes congolais de la RDC qui constituent un des moteurs de l’évolution moderne de la presse africaine, selon un diplomate américain que le MAGAZINE NGAMBO NA NGAMBO avait rencontré en 2012.

RDC : LA DIASPORA FACE A LA FAILLITE DU POUVOIR.

La crise que traverse la RDC prend des proportions inquiétantes. La responsabilité incombe à la majorité au pouvoir qui a failli à sa mission, celle d’assurer à la population les meilleures conditions de vie pour son épanouissement et son développement harmonieux. La diaspora, qui milite depuis belle lurette pour le changement de régime, souscrit à la démarche initiée par le Comité laïc de coordination (CLC) de l’église catholique qui travaille dans ce sens.

La diaspora, notamment par la voix des « combattants », n’a eu de cesse de le dire : « Joseph Kabila n’organisera jamais les élections auxquelles il ne pourrait prendre part. Il tient à rester au pouvoir. Le pouvoir est confisqué par un groupe d’individus dans le seul but d’empêcher l’alternance. Si les Congolais ne résistent pas à ces manœuvres dilatoires, ils n’auront bientôt plus que leurs yeux pour pleurer. »

Il suffit d’écouter les échanges des membres de la majorité présidentielle à la radio, de regarder les débats télévisés auxquels ils participent, l’on se rendra, vite, compte de leur extrême perfidie : des propos qui trahissent la volonté de leur chef, Joseph Kabila, d’asseoir ses ambitions de rester au pouvoir indéfiniment.

 

UN POUVOIR FAIBLE.

Les Congolais sont aujourd’hui embarqués dans une crise qui ne cesse de prendre de l’ampleur et non pas à diminuer, comme le prétendent les chantres d’un pouvoir incapable de dire la vérité, d’apporter du bien-être et la sécurité économique à la population, et assurer ainsi la stabilité sociale et politique du pays.

Mais comment assurer la stabilité et le progrès dans un pays où la corruption, le népotisme, le clientélisme, le tribalisme, la gabegie sont érigés en normes ? Que légueront les Congolais aux jeunes générations qui ne connaissent que pauvreté et marasme économique, alors que la RDC est scandaleusement riche ?

Un pays assis sur l’or, le diamant, le cobalt, le coltan, le pétrole, l’uranium… mais la population ne mange pas à sa faim ! La RDC manque d’infrastructures nécessaires à son essor économique et son développement. Pourtant, on n’hésite pas à débourser des sommes importantes à l’achat d’armes pour tuer ses propres concitoyens.

Répression, intimidations et arrestations arbitraires se multiplient dans le pays à un rythme effréné. Comme un chien enragé, la majorité présidentielle mord sur tout ce qui se met en travers de son passage. Des violences enregistrées lors des dernières manifestations organisées par le CLC en sont l’illustration parfaite.

Le seul projet social que défend cette majorité est le maintien au pouvoir de Joseph Kabila. Elle n’en a cure de l’application rigoureuse des principes démocratiques et de la gestion saine et transparente des ressources publiques afin d’aboutir au développement économique et social du Congo.

Des gens incapables de mesurer le poids des devoirs et les responsabilités qui leur incombent et ne réalisent à quel point leur inconscience porte préjudice au pays.

A cause de la mal gouvernance, l’Etat se retrouve faible, ou affaibli intentionnellement, par un pouvoir faible qui semble n’avoir aucune culture de l’Etat réel, pour paraphraser le pasteur François-David Ekofo.

 

LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE MUETTE.

La RDC fait-elle face à un complot qui ne dit pas son nom ? Comment expliquer que la communauté internationale n’ait pas réagi vigoureusement aux violences meurtrières qui ont secoué récemment le pays, le 31 décembre 2017 et le 21 janvier 2018 ?

Force est de constater que cette communauté internationale est restée muette ; elle n’a pas vraiment bougé et s’est limitée aux condamnations de principe. Décidemment, ni l’ONU, ni l’Union européenne n’aide pas la RDC à sortir de l’enlisement de cette crise aussi ruineuse qu’inutile.

Elle est incapable d’imposer au pouvoir congolais une commission d’enquête internationale pour identifier et punir ceux qui tuent les Congolais. On abat les Congolais comme des gibiers. C’est lamentable !

La Monusco, qui est censée protéger les civils congolais, donne l’impression d’accompagner aussi les violences. C’est par décence que nous nous refusons de l’accuser de complicité. Son action en RDC est nulle, un échec. Sa présence ne soulage pas le peuple congolais.

On peut dire, sans peur d’être contredit, que cette situation arrange tout le monde. Le désordre en RDC profite en premier aux multinationales qui exploitent les minerais du sous-sol congolais. Plus il y a du désordre, plus les affaires marchent bien. Plus elles se remplissent les poches. Les affaires d’abord !

Une manifestation de la diaspora congolaise à Paris (Photo Robert Kongo).

Une manifestation de la diaspora congolaise à Paris (Photo Robert Kongo).

 

DESIR D’ALTERNANCE

La diaspora congolaise est animée par le seul désir de voir l’alternance s’installer en RDC. Ici et maintenant.

Et pour répondre à l’appel du Comité laïc de coordination de l’église catholique (CLC) , contre le maintien au pouvoir de Joseph Kabila , des milliers de personnes – mouvements de « combattants », confessions religieuses, partis politiques- ont marché dans les rues de Bruxelles, Londres et Paris, le 30 décembre 2016 et le 20 janvier 2018. Des slogans hostiles au régime y étaient scandés : « Kabila dégage », « Trop, c’est trop ! », « Monsengwo viva », « Ekofo viva ».

Ce n’est pas faire injure à la majorité présidentielle que de dire qu’elle a failli à sa mission première : la satisfaction de l’intérêt général. Son niveau est médiocre et ne répond à aucune norme d’excellence.

Les Congolais n’ont point besoin d’une classe dirigeante dont la cupidité se dispute à la fourberie. Ils ont besoin des représentants de l’autorité à même de leur apporter des solutions pour se tirer du bourbier dans lequel ils se trouvent actuellement. Heureusement, le Congo regorge encore de gens talentueux et capables de relever ce défi.

 

Robert Kongo, correspondant en France. Photo Robert Kongo. (Copyright Le Potentiel et Blog Kongo Espoir 21).

 

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(1) Notre campagne lancée depuis le 7 février 1981 à Lausanne (Suisse).
*Langue internationale Lingala.

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