L’Afrique divise-t-elle l’opinion en France ?

Ici, il s’agit plutôt d’un combat politique entre des politiciens français. Même si la diaspora africaine en France ne voit pas des relations politiques et économiques entre ces politiciens français et notre continent, l’Afrique, de la même manière que les discours afro-pessimistes véhiculés par un bon nombre des dirigeants et opposants politiques français comme monsieur Nicolas Sarkozy, membre de ce qui est nommé la “droite”.

Dans ces réalités en France qui changent vite avec la marche du monde, des journalistes africains du Sud du Sahara qui sont dans cette diaspora en France auront probablement des moyens financiers et matériels conséquents pour des enquêtes détaillées, chiffrées et très documentées afin de mettre sur la face du monde les réalités de cette problématique franco-française sur le territoire français. « Baye bapolitiki o ntei ya ekolo na bango France balobaka makambo lolenge moko te na motu ya Afrika »(*).
C’est le tout premier article publié par le MAGAZINE NGAMBO NA NGAMBO du journaliste congolais LEMA Landu Jean-Jules qui réside depuis des années dans une province de la France (Lupungu Ndjate Albert/Secrétaire général des rédactions, Genève/Suisse).

 

L’Afrique divise-t-elle l’opinion en France ?

Le problème du Pacte colonial signé lors des indépendances  africaines n'a jamais été débattu face aux Français.

Le problème du Pacte colonial signé lors des indépendances
africaines n’a jamais été débattu face aux Français.

Par le journaliste Jean-Jules Lema Landu (France). Dans une interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique, en septembre dernier, le Premier ministre français, Manuel Valls, a pris à contre-pied l’ancien président, Nicolas Sarkozy, déclarant : « J’ai la conviction qu’une part de l’avenir de l’Europe et donc de la France se joue en Afrique, et que ce siècle sera celui des Africains. » Il l’a redit, récemment, en Côte d’Ivoire, lors de sa tournée africaine.

Tel ne fut pas l’avis, il y a quelques années, de l’ancien chef de l’Etat : « Economiquement, la France n’a pas besoin d’Afrique.», affirmait-il. En réalité, ces propos renvoyaient, subtilement, à l’image d’une «Afrique de clichés» : misérabiliste.

Le professeur Bernard Debré, ancien ministre de la Coopération, quant à lui, se pose plutôt en farouche défenseur. En 2010, il a plaidé le cas du continent, dans le même hebdomadaire, en évoquant le tâtonnement. «L’Afrique est en marche», voulait-il dire, autrement.

Car, à l’analyse, on s’aperçoit, aujourd’hui, que tous les grands pays du monde couvent des yeux l’Afrique. Et s’en approchent, à travers des rencontres bilatérales pour «sceller l’amitié» avec elle. Depuis peu, l’Allemagne et d’autres, qui manquaient à l’appel, se bousculent au portillon. Le premier enjeu de cet engouement, à l’évidence, revêt un caractère économique. Cette attitude globale confirme la « conviction » de Valls ainsi que l’opinion exprimée par beaucoup d’observateurs.

Mais, sont aussi nombreux ceux qui épousent un point de vue différent. Tout en s’invitant au débat. Parmi eux, quelques Africains comme la Zambienne Dambissa Moyo et le Malien Moussa Konaté. Leur thèse rejoint celle développée par plusieurs auteurs « afro-pessimistes », dont le journaliste polonais Kapuscinski et le célèbre écrivain britannique Naipaul. L’un affirmait que « l’Afrique n’existe que par la géographie », l’autre parlait de « la malédiction des tropiques ».

Economiste de formation, la Zambienne pense, dans « L’Aide fatale », que l’Afrique est condamnée à rester pauvre, à cause de sa propension à vivre de l’aide, tandis que Konaté, dans « L’Afrique noire est-elle maudite ? », emboîte le pas à Naipaul. Et se désespère. Quid de cette Afrique qui divise tant les opinions ? L’Afrique dont il est question, aujourd’hui, est située sur un autre versant. Lumineux. Où, en dépit de tout, elle a pris conscience de son existence et revendique son identité. Il s’agit d’un continent doté de richesses naturelles fabuleuses. Dont le coltan, minerai, qui, pour l’heure, fait le bonheur de la technologie de pointe. Sans oublier sa masse démographique : en 2050, un quart de la population mondiale sera africaine, soit 1,9 milliards de personnes (en majorité jeunes). La mondialisation, en partie, doit passer par là.

Afrique: débats entre politiciens français que sur des enjeux électoraux.

Afrique: débats entre politiciens français que sur des
enjeux électoraux.

Comment, dans cette optique, ne pas associer l’Afrique aux exploits du futur ? Et envisager la coopération tous azimuts avec elle ? Reste à l’accompagner dans son réveil comme le préconisent Jean-Michel Severino et Jérémy Hajdenberg, dans « Quand l’Afrique s’éveille… ». Mais par qui ? Bernard Debré suggérait, en 2010 : « La France a encore un rôle à jouer en Afrique. »

Avis qui n’est pas resté sans écho, car en février 2015, à l’issue de Forum franco-africain, à Paris, la France s’est engagée à « accompagner » le continent dans son développement. « L’Afrique est pleine d’avenir et la France pleine de projets », a-t-on entendu dire. A quand les noces ?

 

(*) Texte écrit en langue internationale Lingala.