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Décès. Journaliste Bolowa Bonzakwa: l’Europe, via Nila Mbungu, lui rend hommage.

« Mawa ekomaki awa na poto, mpo na liwa ya mopanzi nsango monene BOLOWA Bonzakwa. Awuti kokufa o ekolo Afrique du Sud ». L’Europe (entendez par là pour nous: «à travers la diaspora congolaise de l’Europe») a salué l’oeuvre unique et la mémoire du citoyen congolais Bolowa Bonzakwa, un des grands journalistes de référence dans l’histoire des médias audio-visuels de notre pays de 2.345.000 km2.

En Europe, le journaliste Nila Mbungu, un des monuments du journalisme de la RDC (presse écrite et presse on line), qui a sa capacité journalistique d’explorer des battements du pouls de cette belle et grande diaspora en Europe ; fait une description de ces battements suite à cet événement du décès du célèbre journaliste-producteur Bolowa Bonzakwa (Lupungu Ndjate Albert/ Secrétaire général des rédactions, Genève).

Et le journaliste de radio Bolowa inventa «la polémique». Et ainsi certains l’ont appelé «Monsieur Polémique».

Bolowa Bonzakwa: journaliste de grande classe.

Bolowa Bonzakwa: journaliste de grande classe.

Plus jamais on n’entendra le rire sarcastique, en direct sur une chaîne de radio, de Bolowa Bonzakua alias “Monsieur Polémique”, selon certains. Ce grand reporter et producteur s’est éteint le 26 septembre 2016 en Afrique du Sud, suite à une maladie.

A travers le peuple congolais de la RDC dans des pays européens, des anonymes et des nombreuses personnalités saluent la mémoire de ce génie qui a marqué la presse congolaise d’une empreinte indélébile. Dieu a donné à chacun un talent. Selon ta fidélité à Jésus Christ, ce don va prospérer ou s’étioler. Bolowa Bonzakwa a réussi à fructifier le sien. Son courage lui a permis de s’imposer dans la carrière journalistique.

A ses débuts, à Mbandaka (une grande ville congolaise dans le Nord-Ouest), Il commentait les matches de football et de boxe. Très cultivé, il était aussi très à l’aise dans le journal en français et les autres émissions culturelles. Ses rêves l’ont conduit à Kinshasa où il s’est vite distingué dans les reportages et les interviews des célébrités à travers les émissions « Mbote bandeko, Elengi ya mbonda et Nganga ya Banganga.»

Bolowa pratiquait le journalisme de proximité. Il débarquait chez vous sans sonner et dégainait son dictaphone. On l’aimait comme ça. Sa familiarité avec des musiciens et des chanteurs l’a parfois desservi. Son franc parler était mal digéré par des leaders des orchestres qui étaient ses cibles prioritaires. Il est arrivé des fois que beaucoup de musiciens ou chanteurs ont regretté d’avoir accepté son invitation.

Ses émissions accrochaient parce qu’il n’épargnait personne. Dans l’histoire des médias au Congo, c’est lui qui a incontestablement inventé le phénomène «la polémique». Et ce professionnel de la radio dégustait «la polémique» avec délectation. Son vocabulaire était brutal. Il a montré que le journaliste devait éviter la complaisance. Dans ce domaine, il a été un modèle. Bolowa privilégiait l’éthique et n’a jamais attaqué une journaliste ou un confrère dans ses émissions. Il pensait que les journalistes ne devaient pas être des adversaires.

Notre ami et collègue se passait de quelques codes et bonnes manières. Cela ne veut pas dire qu’il était impoli. Bolowa a tout donné à beaucoup de musiciens et chanteurs de notre pays. Il ne s’est pas lassé de faire du bien. Pendant que certains individus le critiquaient, il bâtissait sa célébrité. Entre-temps, son désir de liberté et ses humeurs indisposaient sa Rédaction.

Bolowa (costume) et deux artistes(Bar Vis-à-Vis,à Kinshasa)

Bolowa (costume) et deux artistes (Bar Vis-à-Vis,à Kinshasa)

Très proche de Papa Wemba, Pépé Kallé Kabasele Yampanya, Kiamwangana Mateta, Djo Poster, Kayaya Shindai alias Nana Shika de Taz Bolingo, Mbilia Bel, Tshala Muana, Defao, Mopero, Evoloko, Bozi, Lutumba Simaro, Reddy Amisi, Bovic Masua dit Sandruweh de Londa Londa et autres Matolu Dode Papy Tex…, Bolowa avait une vie épanouie et nourrissait des grands rêves. Il aimait la belle vie et a largement savouré sa célébrité.

Un jour, il a «découvert le Ministère du Combat Spirituel» de Mama Olangi* et décidé de mettre ses talents au service de Dieu. La vie de prière lui a permis d’enterrer l’impudicité, le mensonge et l’abus d’alcool. Jusqu’à sa mort, il animait des émissions religieuses à la chaîne de Radio-Télévision «CVV International»,basée dans la capitale de la République Démocratique du Congo…

Journalistes historiques (musique). Debout: Eale Ikabe (costume velours noir), Kalonji Ngoyi, Mavilus, Nila Mbungu, Edi Angulu, Bazakana Bayete, Lilo Miango, Père Ngoie N.T./ Accroupis: Malanda Nsukula, Mosin Ntondo, Luzayamo Mankete (lunettes) et BOLOWA BONZAKWA. (Kinshasa1978).

Journalistes historiques (musique). Debout: Eale Ikabe (costume velours noir), Kalonji Ngoyi, Mavilus, Nila Mbungu, Edi Angulu, Bazakana Bayete, Lilo Miango, Père Ngoie N.T./ Accroupis: Malanda Nsukula, Mosin Ntondo, Luzayamo Mankete (lunettes) et BOLOWA BONZAKWA. (Kinshasa1978).

Rencontre dans un pays européen. Le revoir à Aachen, en Allemagne, pendant la Convention de la CIFMC en 2005 avec notre ami et compatriote Jean Pierre Makela (un ancien reporter au Journal Salongo “SM”), nous a réjouis. On a parlé du beau temps, de nos randonnées sous la chaleur accablante de Kinshasa pour traquer des scoops. Mama Olangi nous observait sans comprendre pourquoi on riait si bruyamment…Aaah Booooooolowa ! Repose en paix Mukubwa*.

Nila Mbungu/ Rédaction de France. Illustrations: documents fournis par Nila Mbungu.

*Mama Olangi est une évangéliste de la RDC populaire dans des milieux congolais.

*Mukubwa, terme en langue internationale Swahili pour désigner «une personne à respecter car elle est plus âgée que soi-même»