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Feu célèbre chanteur Tony Dee Bokito:bientôt le 40ème jour de commémoration de sa mort, à Bruxelles.

Le Magazine Ngambo Na Ngambo publie ce storytelling du journaliste Lilo Miango dans l’attente de la matérialisation de ce jour rituel très ancien datant de l’époque pharaonique des Noirs en Egypte: commémorer le 40ème jour après la mort.

Ici comme on peut le comprendre, il s’agit d’une référence pour concrétiser le 40ème jour après la mort du célèbre congolais Tony Dee Bokito, chanteur-auteur-compositeur et encadreur des jeunes qui a impacté des générations et générations.

Le travail bien fait du chanteur Tony Dee Bokito dans les années 60,70 et 80 avec des empreintes laissées et des collaborations artistiques (Yéyé National à Bruxelles, Afro Negro en Belgique, Tabou National à Kinshasa, Zaiko Langa Langa, Tabu Ley Rochereau…) font de lui, le plus célèbre des “Belgicains”. Ainsi, cet étudiant congolais demeure dans l’imaginaire de la création artistique comme une étoile-vedette dans l’orchestre des étudiants congolais Los Nickelos de la ville wallonne belge de Liège.

Opérations médias radios pour impacter plus.

Ce 40ème jour de Tony Dee Bokito va impacter encore plus (grâce à des rediffusions par des stations de radio) de ses oeuvres musicales profondes et brillantes, légendaires enfantées sur ces terres belges où monsieur Bokito avait aussi fait ses études universitaires. L’animatrice-présentatrice des émissions de radio Paulette Jacobs a déjà donné le go dans son émission à Radio Air Libre 87.7FM Bruxelles, à l’occasion du décès de Tony Dee Bokito survenu le 18 février 2018.

Lors de l’avènement de ce 40 ème jour qui va arriver, il est intéressant pour des générations présentes et futures de ré-armer un bilan que je lui avais communiqué lors de notre rencontre à Bruxelles, dans le quartier Matonge, chez le leader d’opinion Mitch Mitchinini Ngoyi avant d’aller à une conférence de presse au Press Club Brussel Europe (10 octobre 2012) consacrée à la politique congolaise et la démocratie assassinée. Dans ce bilan, j’avais dit : « Tony Dee Bokito de Los Nickelos a participé aussi à impacter grâce à une certaine idée des valeurs de la rumba congolaise. Cette rumba devrait être considérée économiquement, industriellement et fiscalement par l’Exécutif comme une des matières premières du Congo, au même titre que l’or, la forêt, l’eau, le diamant, coltan, le cobalt, l’uranium, le manganèse, le cuivre, le patrimoine immatériel de l’arsenal juridique, cosmogonique et religieux des anciens royaumes, anciennes principautés, anciens empires, des anciennes villes-nations-républiques de tous les peuples car il y a l’unité culturelle du “KO” et “NGO” »(1).

Des réunions préparatrices à Bruxelles pour cette cérémonie rituelle: 40 ème jour après la mort.

Il y a quelques réunions qui se tiennent en vue de ce 40ème jour. C’est monsieur Mitch Mitchinini Ngoyi Katumba (Belqique), très proche de son feu “Kulutu” Tony Dee Bokito qui nous a appris cette nouvelle sur ces réunions. Notre conversation s’est passée le lundi 2 avril 2018.

Remontons le fil du temps pour deux indications parmi tant d’autres sur la relation très privilégiée de “grand frère à petit frère selon nos traditions Bantu” que monsieur Mitchinini a eue avec le grand artiste et “grand frère” Tony Dee Bokito.

Premier exemple (“ya liboso”).

C’est Mitch Mitchinini Ngoyi qui avait amené à Paris l’artiste historique Tony Dee Bokito pour cette interview télévisée (voir cette interview en bas) avec notre média. Avant à Kinshasa, Lausanne, Londres, Paris, Bruxelles, Brazzaville, Brighton (ville balnéaire anglaise), Stockholm et Genève où j’ai séjourné, j’entendais parler de l’artiste Tony Dee Bokito. Et surtout de son apport artistique dans la rumba du Congo. Je n’avais jamais fait une interview avec Tony Dee. Voilà. C’est par le travail de “public relations” du formidable de Mitchinini que j’ai fait la connaissance à Paris de ce grand responsable dans notre musique du Congo.

Durant des très longues périodes silencieuses du chanteur mythique Tony Dee Bokito, je dois souligner ici la reconnaissance du chanteur-star Jossart N’Yoka Longo, leader de l’orchestre Zaiko Langa Langa. Il a fait “parler” son ainé Tony Dee Bokito à travers ses interprétations.

Mitshinini, enfant déjà fan de Tony Dee Bokito.

En tant que journaliste dans l’édition spéciale “Elima-Dimanche” du quotidien Elima, j’ai connu Mitshinini dans les années 70, à Kinshasa, oui Kin-la-Belle. Mitshinini était encore un mineur dans la commune de Lingwala. Cet enfant impressionnait même des Noirs-Américains que nous avons rencontrés. Mitshinini Ngoyi Katumba impressionnait certains journalistes de Paris comme Paul Bernetel (Magazine Jeune Afrique), des chefs traditionnels royaux africains, certains membres de la classe politique à Kinshasa, des journalistes célèbres comme Nzita Mabiala (Journal Elima), Bazakana Bayete (Journal Salongo) et moi-même!

Pourquoi? Les faits vécus. “Elenge moke” Mitshinini était le leader incontesté de Soweto, un groupe musical à Kinshasa dont la référence était le combat anti-Apartheid contre les racistes blancs grands criminels de l’Afrique du Sud. Il était un Combattant contre l’Apartheid.

“Mohamed Ali ayokaki nsango ya etumba ya elenge Mitshinini tango ayaki kobunda na George Foreman, na 1974 na Kinshasa”. (Mohamed Ali avait été mis au courant du combat mené par le très jeune Mitshinini , quand il était venu à Kinshasa, en 1974, pour son combat de boxe contre George Foreman”). C’est mon chef de rubrique, le grand journaliste et faiseur des stars musicales, Nzita Mabiala Monshengwo Nshula qui m’avait fait cette révélation sur le chemin qui nous amenait au domicile familiale de Mitshinini qui avait un rendez-vous avec des Afro-Américains à l’hôtel Intercontinental.

“Ya mibale”(Secundo).

Ce détour dans mon storytelling a une chute directe avec Tony Dee Bokito. Il est intéressant de souligner ici que Mitshinini, enfant, était déjà un fan du chanteur “belgicain” Tony Dee Bokito. Mitshinini habitait Lingwala. Et Tony Dee Bokito a contribué à fonder un orchestre à Lingwala: l’orchestre Tabou National.

Donc, depuis Liège ou Bruxelles via Kinshasa, Tony Dee Bokito étudiant à l’université et chanteur faisait rêver Mitshinini à Lingwala …et des jeunes filles et garçons à Kinshasa et dans certaines autres villes congolaises. Quand, nos journalistes iront en reportage pour ce 40ème jour, ils auront une adresse de référence, celle de Mitchinini, le “petit frère” qui parlait à l’oreille du “grand frère” Tony Dee Bokito.

Pour ce 40 ème jour après la mort de Tony Dee Bokito: nos souvenirs du Collège Albert 1er à Kinshasa.

Dans mon storytelling, je dois vous dire ce que j’avais dit à monsieur Tony Dee Bokito avant notre toute première interview à Paris.

Voici cette histoire. Nous sommes à Kinshasa dans les années 70. Je ne suis pas encore journaliste au quotidien national du soir “Elima”. J’étais encore un élève (lycée, selon la terminologie en France) en classe “Littéraire/Option latin-philosophie” au Collège Albert 1er, une des écoles privées de référence sur le continent africain tenues par des religieux belges.

Au-delà de l’esthétique des oeuvres, des mélodies et de la puissance du verbe ou des mots du plus célèbre et populaire “Belgicain” Tony Dee Bokito que j’écoutais et suivais sur les gradins du terrain de football du Collège Albert 1er, j’avais ma vision socio-politique que je faisais à propos du succès de Los Nickelos.

Pour moi, collégien baigné à la fois dans le discours du 30 juin 1960 de Patrice Lumumba, dans les valeurs royales de mes ancêtres et Anciens (dynastie Ndonga Nkenge du peuple Basengele) et dans l’ouvrage “Remise en question” du Congolais Mabika Kalanda, je considérais que ce succès musical de ces “Belgicains” était comme un triomphe de la dignité de l’être humain Noir Congolais sur les terres belges, des propriétés de ces élites ex-colonisatrices dominatrices des Belges Wallons, Flamands et Allemands.

Ce succès en Belgique de Tony Dee Bokito et de ses “mista” avait déclenché en moi des étincelles d’un début de processus à la conscientisation des “Kamite”. il restait à le faire sous les fenêtres des Belges impliqués dans une histoire des dominateurs et des dominés. Le symbolisme du succès musical des “Belgicains ” avait cette force; même si certains de mes potes de l’époque se limitaient à l’aspect festif. Voilà! Cette confession que j’avais faite avant de démarrer cette toute première interview.

Cette interview était filmée par le journaliste-reporter d’images et monteur congolais Gérard Kanabasawo (ancien de la télévision nationale du pays) que Mitchinini avait amené aussi à Paris depuis Bruxelles.

Cette interview avec Tony Dee Bokito (Vidéo).

Lilo Miango/Rédactions Genève/Paris.

(1)”KO” et “NGO”: ne pas confondre (par un raccourci de la colonisation belge) avec uniquement le peuple appelé actuellement les “Bakongo”, les “Kongo”

D’ailleurs à propos de cet entretien télévisé, l’animatrice de radio Paulette Jacobs (Radio Air Libre 87.7FM, à Bruxelles) fit remarquer à notre média MAGAZINE NGAMBO NA NGAMBO que c’est la seule interview qu’elle avait trouvée sur le web pour meubler son hommage rendu à l’artiste à l’occasion de son décès survenu le 18 février 2018 à Bruxelles (son enterrement s’était passé le samedi 3 mars 2018 au cimetière d’Anderlecht, une des communes de Bruxelles)

(*)C’est Jean-Marie Bowé, (surnom Djamoul), mon collègue de la 3ème Littéraire-Option latin-philosophie dont le père occupait des hautes fonctions à la Sûreté (services des renseignements du Congo) qui amenait son tourne-disque avec des 45 Tours de l’orchestre Los Nickelos.

Jean-Marie Bowé habitait à Matonge (ex-quartier Renkin/Commune de Kalamu) Les autres élèves de notre classe qui venaient écouter aussi du Los Nickelos: Walelu, Jean “Za” Ileo (fils de l’ancien premier ministre congolais Joseph Ileo), Fabien Mbuyi, Michel Essenga Mpele (“James”), Jean-Pierre Finant (Abumba Massikini, devenu guitariste-chanteur. C’est le petit frère de la chanteuse congolaise Abeti Massikini)), Ndoza, Baudouin Mobe et son grand frère Mobe Michel…