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Procès de l’ambassadeur Ileka Atoki (RDC) contre 5 activistes politiques : le délibéré pour le 25 juin 2015 au Tribunal de Grande Instance/Paris.

Paris. Le Congolais Ileka Atoki, ambassadeur du régime josephiste de Joseph “Kabila” n’est pas venu au Tribunal de Grande Instance de Paris, ce jeudi 4 juin 2015 à 9H. Il avait porté plainte contre quelques Congolais, activistes politiques appelés Combattants-Résistants. Les 5 accusés, une femme et 4 hommes, étaient tous là présents à l’heure, très calmes et…surtout fiers d’être jugés par la 29ème Chambre Correctionnelle. Ces Combattants étaient fiers pour eux la justice française et ses valeurs sont fondées sur les réalités d’un État de droit démocratique, souverain et indépendant. Et en plus la France, un pays de grandeur des droits de l’homme. Ils rêvent d’une telle justice pour leur Congo.

 

Ils étaient défendus par l’avocat français Pierre Darkanian qui a laissé une très bonne impression lors de sa plaidoirie très documentée. Après plus d’une heure de débats et questions, madame la juge a déclaré que le jugement a été mis en délibéré au 25 juin 2015. “Bantoma mibale ya Magazine Ngambo Na Ngambo bazalaki na mabonga ya bampanzi nsango. Mpe balandaki bosambi nionso*”

 

Jugement de 10H55 à 12H35: tous se sont exprimés…la juge, madame la procureure de la République, la partie civile et la défense.


Journalistes françaises interviewent les activistes congolais avant le procès (TGI,4 juin2015)

Journalistes françaises interviewent les activistes congolais avant le procès (TGI,4 juin2015)

Les motifs d’accusation ont été fournis par l’avocat de la partie civile qui représente l’ambassadeur congolais Ileka Atoki pour l’ambassade de la République Démocratique du Congo: « violences, violences aggravées sur la personne de l’ambassadeur Ileka, violences en réunion et dégradation de biens ». Toutes les 5 personnes n’étaient pas accusées pour les mêmes motifs. Et aucune personne accusée n’a reconnu avoir été violent.

 

Dans leurs dossiers, il y a eu aussi les auditions faites par des policiers quand ils avaient interpellés selon la législation française les activistes concernés qui ont été calmes lors de leurs auditions par la police. Le mot “calme” a été mis en avant par la police française. C’est l’avocat Touré Moctar qui a défendu, seul, ce dossier de la partie civile. Il a été appelé en remplacement de la personne qui devait être là. Cet homme de loi était vraiment seul.

 

Tout seul, ainsi va un état d’esprit du commanditaire réel de cette plainte à Paris.

 

Les 5 activistes ont décliné leurs identités, selon la loi que madame la juge fait appliquer. Les faits qui leur sont reprochés se sont passés le 8 avril 2015 dans l’enceinte de l’ambassade de la République Démocratique du Congo. Dès lors, il s’est posé la question de la compétence juridiques et judiciaires concernant « la territorialité » car l’intérieur de l’ambassade de la RDC est un territoire congolais. Des arguments (exemple: certains articles de la Convention de Vienne etc…) ont été fournis par l’avocat Toure de la partie civile pour que l’affaire soit jugée par ce tribunal français.

 

De bonne foi, maître Pierre Darkanian n’a pas estimé nécessaire de contester les compétences de ce tribunal français. Et alors, on est passé à la suite. Le procès pour dire le droit. Pour débattre sur des faits et le contexte à l’intérieur de l’ambassade du peuple du Congo. Et le cadre politique très violent et “génocidaire” en République Démocratique du Congo n’a pas pu échapper aux réalités des faits dans le climat de ce procès: la découverte par des civils de la fosse commune contenant 450 corps. Et cela à la suite des disparition et des assassinats en masse des civils congolais par des unités des forces spéciales de Joseph “Kabila”. Des foules qui se sont soulevées le 19,29 et 21 janvier 2015 à cause d’un 4ème mandat présidentiel Joseph “Kabila”.

 

Déni de vivre les réalités en direct de ce procès publique : ambassadeur Ileka Atoki, grand absent.


Des gens étaient venus soutenir les accusés.

Des gens étaient venus soutenir les accusés.

Dans cette salle d’audience de la 29ème Chambre Correctionnelle du TGI de la capitale de ce pays, des êtres humains présents savent que la France est un État de droit. Il était intéressant pour ces humains que monsieur Ileka Atoki soit dans cette audience publique car il a fait dire, selon les propos de son avocat, qu’il est un « commis de l’État de la République Démocratique du Congo ». C’est terrible de présenter ainsi les choses: Ileka Atoki, un commis de l’État. Quel État?

 

Au-delà de ces propos de l’avocat de la partie civile qui fait son job, les mœurs criminelles dictatoriales de Joseph “Kabila” et son système de gouvernement parallèle font qu’aucun vrai commis de l’État congolais ne peut être nommé comme ambassadeur congolais en France. Vu que la France est une grande puissance stratégique. Vu que la France est un pays stratégique où la liberté alimente la libre expression, la mentalité libre… chez les résistants congolais qui ne reconnaissent ni le pouvoir actuel à Kinshasa ni les élections volées, illégitimes, frauduleuses et illégales. Et monsieur Joseph “Kabila” y vient régulièrement faire son « marché pour acheter et corrompre des pions » comme le cas d’un nom cité dans une question « maladroite » posée par l’avocat Touré : « connaissez-vous monsieur… »?

 

L’atmosphère a été calme. Tout a été dans l’ordre républicain et digne du respect des droits et des lois. Tout cela aurait peut-être fait parler monsieur Ileka. Le public français a l’habitude de voir de ses propres yeux et vivre des renversements des situations. M.Ileka Atoki a mandaté l’avocat pour qu’on lui paye 50 mille euros pour violence sur sa personne. Voilà la démarche de l’ambassadeur Ileka après avoir été aspergé dans le bureau de l’ambassadeur avec la sauce « ketchup », symbole du sang des victimes congolaises selon les paroles que Mme la juge a entendu de la bouche des accusés.
Le mot « ketchup » a été le mot-vedette que tout le monde qui s’est exprimé, a utilisé. Nous estimons que “ketchup” a été cité plus de 90 fois pour le tribunal, la partie civile et la défense.

 

L’avocat des Combattants-Résistants, Me Pierre Darkanian a demandé la requalification des motifs d’accusation. Sur la base des jurisprudences, il a expliqué à madame la juge les raisons de sa demande de la relaxe de ses clients, car il n’y a jamais eu de « violences » (contact physique, matériel, objet contondant) ou dégradation matérielle selon le tableau de la partie civile. Le verdict sera connu le 25 juin 2015.

 

 

Lilo Miango/Rédaction de Paris. Photos, Tribunal de Grande Instance de Paris,jeudi 4 juin 2015: copyrights Magazine Ngambo Na Ngambo.

 

* Texte en langue internationale Lingala: (“deux représentants du Magazine Ngambo Na Ngambo étaient à la tribune de la presse et ont assisté au procès”).

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