Congolais: est-ce qu’on a une gueule d’esclaves?

C’est un billet écrit par le journaliste Nila Mbungu, qui est parmi nos confrères de référence historique de notre pays et dans la diaspora. Ces journalistes qui ont toujours apporté un travail pertinent. Eleko ya nkoma ya mopanzi nsango Nila Mbungu elakisi «ebale mbonge*».

 

Congolaises, Congolais: est-ce qu’on a une gueule d’esclaves ?

Devinette : nouveau Président du Congo ? Tous les Résistants qui criaient «Kabila dégage» ont toujours raison en termes de faits de géostratégie qui parlent pour la population martyrisée du Congo.

Comme on dit pour les 5 doigts de la main qui n’ont pas la même longueur, il y a eu des mentalités qui pensaient que ce calendrier congolais 2016 s’achevait le 19 décembre. Hélas, ces humains congolais avec ces mentalités ne savent quoi répondre. Tout ce qui se passe maintenant est une anomalie historique. Depuis le 20 décembre 2016, le pouvoir est dans la rue. C’est un Joseph Kabila qui devait supplier pour exister. Le monde ahuri assiste à un scénario sans précédent. Les jeux sont laids.

Déterminés à préserver leurs privilèges, des gens dans la fameuse élite congolaise se débattent pour lui offrir un troisième mandat. Tous les “Tintins” qui gueulaient sur internet se battent en effet pour rafler des postes dans ce que des gens appellent « le gouvernement de la CENCO ». Le bal des chauves arrive et est terminé. Cette alliance avec l’occupation est sans issue politique. Le peuple sait maintenant que les politiques se foutent de lui. C’est ça la fameuse élite Congolaise ?

On a tant rêvé de changement ! D’une société qui incarne l’espoir, à travers la solidarité. Hélas !Est-ce qu’on a une gueule d’esclaves ? Dans ce cas, «ngonga ebeti tobima na esclavage».

Avec joies, douleurs et humiliations, on aime le Congo. Le mot Congo veut dire terre ou pays de nos aïeux. C’est le pays où ont vécu et où sont morts nos ancêtres, où nous sommes nés et où nous reposerons nous-mêmes un jour. C’est le pays où les gens parlent la même langue que nous, pensent et sentent comme nous, comprennent les choses comme nous, sont fiers de mêmes Grands Hommes que nous, ont les mêmes souvenirs glorieux, gémissent sur les mêmes souffrances passées, sont régis par les mêmes lois et ont, avant tout, la volonté de ne pas subir la domination d’un autre peuple (étranger). En un mot, c’est le pays où nous sommes chez nous plus que partout ailleurs.

Le patriotisme ou amour du Congo, est un sentiment naturel qui nous porte à aimer davantage toutes celles et tous ceux qui font partie du même pays que nous.
Sans doute, nous aimons tous les hommes par le fait même qu’ils sont hommes, mais nous avons avec nos patriotes des relations plus amicales et plus fraternelles.
Notre sort est lié à leur sort. Nos intérêts sont dépendants des leurs. Le Congo est une grande famille. Nous devons l’aimer profondément. L’amour du Congo doit venir immédiatement après le culte suprême que nous rendons à Dieu. Si l’amour de Dieu fait les grands Saints, l’amour du Congo fait les grands Hommes. « Le symbole du Congo c’est le drapeau ; c’est un symbole sacré. On respecte le drapeau ; on salue le drapeau ; on suit le drapeau ; On se fait tuer pour le drapeau ; le drapeau est le signe visible de la patrie ou du Congo, dont il porte avec fierté les joies, avec humiliations et douleurs, et qui, pour elle accepte et rend les honneurs ou frémis de colère sous l’injure ».

Aimons notre Congo. Servons le par toutes nos facultés, par notre intelligence, notre travail, notre énergie, tout l’amour de notre âme. Soyons disposés à nous dévouer, s’il le fallait, pour conserver l’intégrité du territoire et sauvegarder contre l’ennemi l’honneur du Congo ou de la patrie.

Instruisons-nous, par patriotisme, des lois de notre pays et sachons leur obéir. Saluons avec respect le drapeau dont les trois couleurs symbolisent : noblesse, unité et dévouement (Travail, vertu).
Rien ne saurait nous être plus sacré en ce monde que le Congo qui représente tout ce qui nous est le plus cher : nos souvenirs d’enfance, nos ancêtres, nos foyers, nos traditions historiques et religieuses.

 

Nila Mbungu/Rédaction de France.
Photo: archives Nila Mbungu.

 

*Expression en langue internationale Lingala «ebale mbonge» signifie «situation grave».

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